L’hybridation : processus de création de rosiers

La Roseraie Guillot produit pour vous des rosiers de jardin, mais avant tout elle est créatrice de nouvelles variétés ! L’hybridation est le croisement de deux rosiers différents, afin d’en créer un nouveau. Un rosier «mère» et un rosier «père» sont ainsi choisis pour leurs caractères intéressants et leurs complémentarités afin de les réunir dans un seul descendant.

L'hybridation d'un rosier
Le sélectionneur choisit de croiser des variétés entre elles pour créer une nouvelle rose intéressante – ©Roses Guillot®

Découvrez la création de rosier en vidéo ! 

Le métier de sélectionneur 

C’est au sélectionneur que revient cette mission d’hybridation. A partir d’un panel de géniteurs, il détermine une variété « mère » et une variété « père », choisies en fonction des caractéristiques recherchées par l’amateur de rose, à savoir : la résistance aux maladies, le parfum, l’esthétisme, le nombre de pétales, la couleur, la défloraison, la remontance (période de floraison), la vigueur et le port du rosier, la mode, etc.

En choisissant les meilleures plantes dans la descendance, le sélectionneur aboutit après un long travail d’épurations successives de 7 à 10 ans à la création d’une nouvelle variété.

Dans le meilleur des cas, la nouvelle rose issue de croisements révélera des caractéristiques toutes aussi intéressantes que celles de ses parents, voire d’avantage. Cependant – la nature est ainsi faite – l’effet attendu n’est pas toujours au rendez-vous, et d’«autres mariages» sont à expérimenter.

Une fleur de rosier est à la fois mâle et femelle

Une fleur de rosier est à la fois mâle (les étamines) et femelle (les pistils). Pour chaque croisement, nous utilisons les étamines d’une fleurs et les pistiles d’une autre. 

Etamines et pistils de la fleur - Roses Guillot®
Au coeur de la fleur de rosier, la partie mâle et la partie femelle – ©Roses Guillot®

I. L’hybridation des rosiers pas à pas

Les gestes doivent être précis et réalisés dans le bon ordre avec minutie. L’objectif est de placer le pollen (les cellules germinales mâles) de la rose « père » sur le pistil (les cellules germinales femelles) de la rose « mère ». L’hybridation a généralement lieu en mai-juin sous serre.

Étape 1 : le rosier « père »

On vient couper ses étamines avec des ciseaux, puis on les conserve dans des pots au sec. Au bout d’un certain temps, les étamines s’assèchent et libèrent le pollen.

Pollen de rosiers - roses guillot®
Verre contenant le pollen du « père » pour hybridation – ©Roses Guillot®

Étape 2 : le rosier « mère »

On supprime délicatement à la main les pétales de la rose « mère » avant l’éclosion de la fleur. A l’aide de ciseaux, le sélectionneur coupe adroitement les étamines pour castrer la rose, ceci afin d’éviter l’autofécondation (pollinisation par le pollen de la même fleur « mère »). Immédiatement, la rose « mère » est couverte d’un sachet pour empêcher toute pollinisation par les insectes ou même le vent. Le pistil va mûrir et ainsi se préparer à la fécondation : il est prêt à recevoir le pollen de la rose « père » choisi.

Préparation de la rose "mère" par sa castration- ©Roses Guillot®
Préparation de la rose « mère » par sa castration- ©Roses Guillot®

Étape 3 : Pollinisation, le « mariage »

Avec un pinceau, on vient déposer du pollen du rosier « père » sur le rosier « mère ». La rose « mère » est marquée d’une étiquette d’identification avec la date, les noms des rosiers «père » et « mère ». Puis, la rose est à nouveau couverte d’un sachet. Au bout de 2 semaines, on observe un gonflement du réceptacle floral : le fruit ou cynorrhodon est déjà en formation. Il contient environ une dizaine d’akènes, les graines des rosiers. 

Pollinisation de la fleur "mère" par le pollen "père" - ©Roses Guillot®
Pollinisation de la fleur « mère » par le pollen « père » – ©Roses Guillot®

II. En attendant le printemps 

Pendant tout l’été, le fruit (cynorrhodon) mûrit et se pare d’une coloration orangée puis rouge. En septembre, lorsque le fruit est mature (complètement rouge), on le récolte. Le sélectionneur l’ouvre délicatement et récupère les graines. Elles seront par la suite exposées au froid afin de « lever la dormance » de l’embryon et déclencher la germination des graines. Les graines sont semées puis germeront en serre classées et numérotées avec soin. 

Semis et germination des graine issues d'hybridation- ©Roses Guillot®
Semis et germination des graine issues d’hybridation- ©Roses Guillot®

III. De printemps en printemps pendant 7 à  10 ans

On voit éclore les premières fleurs en avril-mai. Cette année là, la sélection se doit d’être drastique : des milliers de premières roses voient le jour. Les nouveaux plants ainsi obtenus feront l’objet d’une observation régulière de la part du sélectionneur pendant plusieurs années. Ce dernier conservera dans le champ d’essai les meilleurs sujets en fonction des critères choisis. 

En champ d'essais, notation des rosiers - ©Roses Guillot®
En champ d’essais, notation des rosiers – ©Roses Guillot®

IV. De la multiplication au parrain

Lorsque le sélectionneur estime avoir trouvé la rose qui répond à ses attentes, elle sera multipliée à l’identique par greffage ou bouturage.

La rose reçoit un nom d’obtenteur (exemple : Guigrol) puis un nom commercial, lequel est parfois emprunté à une personnalité, un lieu ou un événement. Les personnalités acceptent alors d’être les parrains ou marraines du rosier et prêtent volontiers leur nom à l’occasion d’une cérémonie de baptême (Exemple : le rosier Claudia Cardinale®, le rosier Sonia Rykiel® ou le rosier Pascal Légitimus®).

Le rosier peut aussi prendre des noms poétiques ou lié à l’histoire de la Roseraie. C’est ainsi qu’est arrivée la première rose de notre nouvelle équipe de sélection : Guillot N°1 !  

Enfin, chaque nouvelle variété est protégée afin de certifier Guillot comme étant l’obtenteur de ce rosier et d’empêcher toute reproduction et contrefaçon.

Chez Guillot®, vous pouvez également acquérir une rose unique pour lui donner votre nom, celui d’une personne qui vous est chère, ou même le nom de votre entreprise ! Pour en savoir plus RDV sur notre article « Donner son nom à une rose » !

La Roseraie Guillot® - ©Roses Guillot®
De nombreux grands noms pour les variétés de la Roseraie Guillot® – ©Roses Guillot®

©Photos tous droits réservés – ©Roses Guillot®

38 réponses sur “L’hybridation : processus de création de rosiers”

  1. Bonjour,

    Ma première petite fille est née les 31 décembre 2015, ses parents l’on prénommée Rose.
    Un prénom prédestiné pour moi, je voudrais lui faire créer un rosier pour ce premier beau bébé.
    Mais pas n’importe lequel, j’ai mon idée pour ce rosier, le même que le rosier Claudia Cardinale de par sa forme, mais avec la couleur rose comme la petite Rose le lendemain de sa naissance, une rose ronde et épanouie le Claudia Cardinale. (Guillot).
    Le rosier : La Belle Rose 2015.
    Cordialement

  2. Ping : Les différentes variétés de roses - Roseraie Guillot
  3. Je suis très satisfait de ces détails. Je vais essayer chez moi. Je suis jardinier à Parakou au Bénin. Les gens adorent les rosiers dans cette ville

  4. Bonjour

    Je souhaiterai savoir si il serait possible de créer une rose vraiment noir ?
    Plus sombre que le black baccara

    Merci à l’avance pour votre réponse

    1. Bonjour,

      techniquement, il est sans doute possible d’arriver à créer une rose plus sombre mais elle ne sera pas noire mais un mélange de couleurs sombres, la black baccara étant une rose rouge très sombre. La création de roses est un long processus, 7-8 ans et, pour Guillot en tout cas, répond à certains critères comme la beauté, le port, la floraison, la facilité de culture, la résistance aux maladies, la possibilité d’élevage en pot …

      Cordialement,
      L’équipe Guillot

  5. Bonjour

    Je souhaiterai créer une nouvelle variété de rose. Comment savoir si le croisement que je souhaite faire n’a pas déjà été fait ? et comment référencer officiellement son résultat pour lui donner un nom unique ?

    Je vous remercie

    Kevin

    1. Bonjour Kevin,

      chaque hybridation donne un résultat unique issue de la combinaison génétique entre les parents, il n’y a aucune probabilité qu’il existe déjà.
      Pour protéger une création, il faut déposer un COV (Certification d’Obtention Végétal) auprès de l’UPOV (Union internationale pour la Protection des Obtentions Végétales).

      Cordialement
      L’équipe Guillot

      1. Bonjour,

        Merci pour vos articles tous plus passionnants les uns que les autres. J’ai beaucoup appris sur les roses …
        J’ai néanmoins une question : Est il possible de créer une rose en croisant 2 rosiers protégés par un COV ? Ou doit-on utiliser des rosiers » tombés dans le domaine public  » ? Merci, cordialement

        Fabien

        1. Bonjour,
          oui, vous pouvez croiser des rosiers protégés sachant que chaque hybridation donnera un rosier unique. La génétique des rosiers est très complexe et comparable à celle de l’Homme.
          Avec les mêmes parents, chaque enfant est différent. Vous pouvez même déposer un COV pour chaque résultat obtenu si vous le souhaitez.
          Ce qui est interdit avec un rosier ayant un COV, c’est la multiplication a des fins commerciales.
          Cordialement
          L’équipe Guillot

  6. Bonjour , est il possible de créer une rose , mais qui est en pleine terre ? Comment faire si une pluie arrive ? Plus facile si ce rosier est en serre ? Je voudrais essayer , je suis très curieuse ! Merci pour votre site très bien expliqué !

    1. Bonjour,
      il est effectivement plus facile de créer une rose en serre car vous avez une meilleure maîtrise de l’environnement qui favorisera la bonne réussite de l’hybridation.
      En serre ou à l’extérieur, la ou les fleurs hybridées sont à protéger.
      La première étape de l’hybridation se fait sur un rosier mère pour récolter un fruit et ses graines. La suite, planter les graines récoltées, est à privilégier en serre pour les mêmes raisons.
      L’équipe Guillot

  7. Bonjour , je voudrais créer ma propre rose …..est il possible de le faire sur un rosier en pleine terre ? Je ne possède pas de serre !
    Merci pour votre reponse ….salutations

  8. Bonsoir,
    Je me permets de vous poser une question :  » Existe-t-il un référentiel des hybridations de rosiers (Père, mère et résultats) ?
    Cordialement,
    @Christophe

    1. Bonjour Monsieur Leloup,

      En général ses informations ne sont pas accessibles, ce sont les petits secrets des obtenteurs !
      Vous pouvez trouver quelques infos en ligne ou dans les livres, mais rien ne garantie leur véracité …

      l’Equipe Guillot®

  9. bonjour pour la première fois je vais accueillir ma petite princesse j aurais aimer avoir des conseils pour avoir un parrain et savoir comment cela se passe merci elle arrive bientôt!!

  10. Bonsoir,

    Félicitations pour vos créations ! Donner la vie à une nouvelle et belle variété est de l’ordre du divin!
    A mes yeux, votre variété SALMA ES-SAID représente bien le travail des obtenteurs modernes. Elle est belle, parfumée et résistante aux maladies. Mais petite question: pourquoi le caractère mousseux ne se retrouve t-il jamais chez les rosiers modernes?

    1. Bonjour,

      Un grand merci pour ces compliments !

      C’est une excellente question : les rosiers mousseux sont issus d’une mutation spontanée d’une autre souche de rosier (Rosa x centifolia). Il faut croire que soit les obtenteurs ne font plus croisements favorisant l’expression du gène mousseux, mais ça, chaque obtenteur à ses secret de croisements et stratégie différente !
      Mais c’est tout à fait possible, il faut simplement tomber sur le bon croisement, et la bonne expression génétique issue des deux rosiers parents.

      L’Equipe Guillot®

  11. Bonjour !… Et merci pour toutes ces précisions dans vos réponses ! Je vais tenter ma chance, mais j’ai un unique rosier. Puis-je utiliser le pollen d’une rose de fleuriste ? Pourrais-je utiliser le pollen d’une autre espèce de fleur ? Merci pour tout ! BoNnEs JoUrNéEs !

  12. Bonjour, votre site est très intéressant. Est ce que toutes les roses sont hermaphrodites? Possèdent elles toutes un pistil et étamines?

    Merci

    1. Bonjour,
      Merci beaucoup.
      En théorie oui ! Mais certaines sont stériles et cela dépend alors de la variété.
      C’est le cas par exemple de Chantal Mérieux (https://www.roses-guillot.com/creations-guillot-2228/rosiers-parfumes-generosa-2229/154-rosier-generosa-chantal-merieux.html?search_query=chantal&results=3) qui a très peu de pistil, voir pas du tout.
      Ces variétés là ne peuvent donc pas être utilisées en parents pour les hybridations.
      Bien à vous,
      La Maison Guillot

  13. Bonjour,

    Merci pour cet article très intéressant. Je me demandais s’il était possible d’obtenir des roses bicolores par hybridation, par exemple en croisant un rosier père rouge et un rosier mère jaune? Sinon, pourquoi cela ne fonctionne pas ? Est-ce une question de pigments dominants?
    Merci par avance de votre réponse.

    1. Bonjour Corinne B,
      Oui c’est tout à fait possible. Un croisement de roses peut donner d’innombrables possibilités.
      Ce n’est pas parce que nous croisons deux variétés parentales jaunes que nous aurons uniquement des rosiers jaunes. Au contraire, la diversité est grande.
      La couleur chez un rosier n’est pas liée à un seul gène mais à l’expression (ou non) de plusieurs. Il s’agit donc aussi d’une étude « familiale » des parents utilisés.
      Et donc : quels sont les parents, ou même grands-parents des parents ? Et quels sont les gènes récessifs que nous ne voyons pas mais qui sont tout de même transmissibles.
      Ce sont toutes les questions que les sélectionneurs se posent dans les croisements. Et il en va de même pour de nombreux autres critères : la résistances aux maladies, le parfum…
      En espérant avoir répondu à vos questions,
      La Maison Guillot®

  14. Bonjour,

    Je suis très intéressée par ce métier, surtout l’hybridation des fleurs.
    Je voudrais savoir quelles études avez-vous fait ?

    Cordialement
    Kytterie

    1. Bonjour,
      Tout dépend des missions vous interessants plus particulièrement :
      – pour être chef sélectionneur et prendre les décisions sur les croisements, il faudra un niveau Bac+5 à +8 en étant ingénieur ou grade Master en spécialité sélection végétale (comme ingénieur à l’ESA d’Anger par exemple ou encore de l’AGRO de Rennes).
      – Mais si ce qui vous attire est d’être une petite main précieuse, être technicienne est plutôt un niveau Bac pro, Bac+2 ou +3, avec un BTS en biologie par exemple.
      En espérant avoir répondu à vos interrogations,
      La Maison Guillot®

  15. Bonjour,
    Amoureuse des roses depuis longtemps, j’ai enfin pu me lancer et j’ai planté une quarantaine de rosiers l’année dernière. En parallèle j’ai découvert que l’on peut recueillir et faire germer les graines de rosiers. Ce que j’ai fait cet automne (en suivant les conseils de votre blog), résultat à la fin de l’hiver : 30 tout petites pousses de rosiers qui grandissent et là : surprise il y a quelques jours : un minuscule bouton de rose qui pousse au bout de ma pousse de 7cm de haut !!! Une vraie merveille à observer! Voici ma question : dois je laisser ce bouton se développer ou est ce que cela risque de « fatiguer » ce tout petit bout de plant?
    Merci d’avance pour votre réponse et pour vos magnifiques rosiers 🤗

    1. Bonjour Deirdre,
      Profitez de ce bouton et de sa fleur, fruit de votre travail méticuleux. Puis coupez-là pour que « le rosier » se fortifie.
      Cet automne, peut-être aurez-vous la chance de le voir refleurir, si ce n’est pas déjà le cas !
      Félicitations pour ces jeunes pousses !
      En vous souhaitant de belles expériences et de beaux résultats !
      La Maison Guillot®

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