Le greffage du rosier, l’écussonnage

Un moyen efficace d’augmenter la vigueur et la résistance pour beaucoup de variétés.

En 1849, Jean-Baptiste Guillot Fils crée une avancée majeure dans la culture de la rose : le greffage en écusson. En facilitant ainsi la multiplication de toutes les variétés, tout en les rendant plus robustes et rustiques, il fait gagner un temps précieux à tous les rosiéristes de son époque. Ce procédé est encore très répandu aujourd’hui.

A la rencontre de nos producteurs, cet article vous partage un savoir-faire d’exception de notre terroir français

Bien que certaines variétés de rosier puissent être bouturées, la technique la plus utilisée pour la multiplication d’une variété est le greffage en écusson. En voici les étapes et les atouts  : 

Choix du porte-greffe

Chaque type de porte-greffe apporte des qualités différentes au greffon :

Rosa multiflora : permet à la variété de s’exprimer avec une grande quantité de fleurs et beaucoup de ramification pour un buisson exubérant. Peu adapté aux sols alcalins.

Rosa laxa : permet une implantation dans de nombreux types de sols grâce à sa bonne tolérance aux terres calcaires, sa résistance au froid et à la sécheresse.

Rosa canina : plus connu sous le nom d’églantier, ce dernier offre un bon compromis entre les deux autres types de porte-greffe, et une bonne longévité.

Dans tous ces cas, le greffage est un moyen efficace et respectueux de l’environnement pour que les rosiers deviennent plus vigoureux et résistants. Comme nous vous le décrivons c’est un travail qui demande de la dextérité  et surtout une année de plus avant d’arriver à vos jardins. L’été est la période pendant laquelle nos producteurs réalisent le greffage des rosiers que vous recevrez chez vous… presque 2 ans plus tard ! Les rosiers greffés ont donc une valeur plus grande que ceux obtenus par bouturage.

Fleur d'un églantier ou rosier Canina - ©Roses Guillot®
Fleur d’un églantier ou rosier Canina – ©Roses Guillot®

Préparation des greffons

On appelle greffon les branches des rosiers sur lesquels on prélève les écussons, les petits bourgeons axillaires se situant à l’aisselle des feuilles. C’est à partir de ces écussons que de nouveaux rosiers sont multipliés. Pour les rosiers buissons et grimpants, 1 à 2 écussons = 1 nouveau rosier ! 

  1. Prélever les greffons : Les branches utilisées sont des rameaux de l’année ayant déjà fleuri. A grande échelle, plusieurs dizaines voire centaines de branches sont ainsi prélevées pour répondre à la demande de greffage et aspergées pour les garder fraiches en attendant d’être préparées.
    Greffage du rosier : Prélever les greffons - ©Roses Guillot®
    Greffage du rosier : Prélever les greffons – ©Roses Guillot®
  2. Effeuiller les greffons :
    Greffage du rosier : effeuiller les greffons - ©Roses Guillot®
    Greffage du rosier : effeuiller les greffons – ©Roses Guillot®
  3. Désépiner les greffons : Après avoir ôté les feuilles et les fleurs fanées à l’aide d’un sécateur, les préparateurs enlèvent les épines pour faciliter le travail du greffeur. La facilité d’enlèvement des épines est un bon indice de la maturité de la branche : si l’épine se décolle facilement, c’est la promesse de bons greffons !
    Greffage du rosier : Désépiner  - ©Roses Guillot®
    Greffage du rosier : Désépiner les greffons – ©Roses Guillot®
  4. Humidifier les greffons : Les greffons sont aspergés d’eau pour garder leur fraicheur jusqu’à leur utilisation
    Greffage du rosier : humidifier les greffons - ©Roses Guillot®
    Greffage du rosier : humidifier les greffons – ©Roses Guillot®

Technique de la greffe en écusson

Direction le champ pour réaliser l’écussonnage sur le porte-greffe choisi pour tout type de rosier : alors que le rosier buisson ne recevra qu’une seule greffe, le rosier tige subira au moins 4 greffes pour atteindre le résultat escompté.

  1. Prélever l’écusson : Ôter le bourgeon de la branche grâce à un greffoir propre et bien aiguisé
    Greffage du rosier : Prélever l'écusson - ©Roses Guillot®
    Greffage du rosier : Prélever l’écusson – ©Roses Guillot®
  2. Retirer le « bois » du greffon (partie légèrement lignifiée) pour garder uniquement le bourgeon
  3. Inciser en forme de « T » l’écorce à la base du porte-greffe sans entamer le bois
    Greffage du rosier : Inciser en T - ©Roses Guillot®
    Greffage du rosier : Inciser en T – ©Roses Guillot®

     
  4. Glisser le bourgeon dans l’incision
    Greffage du rosier : Insérer l'écusson - ©Roses Guillot®
    Greffage du rosier : Insérer l’écusson – ©Roses Guillot®

Protéger la greffe

Pour assurer l’adhérence du greffons au bois du porte-greffe, le greffeur y appose une « okulette », une espèce de pansement en caoutchouc qui se dégrade au fur et à mesure de la reprise de la greffe, subissant les aléas météorologiques. Cela n’entrave pas la croissance et permet de protéger l’écusson des insectes et/ou maladies, tout en empêchant la dessiccation de l’écorce.

Greffage du rosier : mise en place d'une okulette - ©Roses Guillot®
Greffage du rosier : mise en place d’une okulette – ©Roses Guillot®

C’est ainsi que se termine la première grande étape du greffage en plein champ. Ce n’est qu’un mois plus tard que l’on peut s’apercevoir de la reprise de la greffe.  Si c’est un échec, la météo ne permet plus aucun rattrapage.

Greffage du rosier : un travail minutieux en plein champ - ©Roses Guillot®
Greffage du rosier : un travail minutieux en plein champ – ©Roses Guillot®

Reprise de la greffe

La partie aérienne du porte-greffe peut être éliminée fin Mars, pour que le greffon profite au maximum de la sève du porte-greffe et commence sa croissance.

Ensuite, des pincements seront réalisés sur la reprise du greffon, pour favoriser la ramification de la variété et garantir à tous nos clients un minimum de trois branches sur leur nouveaux rosiers.

Ce n’est que 18 mois plus tard, à partir du mois de novembre de l’année suivante, que ces rosiers seront assez développés pour être replantés dans nos jardins. Pour les rosiers achetés en pots, 6 mois de plus sont encore nécessaires. Les bénéfices de ce travail sont incontestables quant à la qualité des rosiers obtenus.

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champ de production - ©Roses Guillot®
Champ de production de rosiers – ©Roses Guillot®

©Photos tous droits réservés – ©Roses Guillot®

14 réponses sur “Le greffage du rosier, l’écussonnage”

  1. Super article et très jolies photos ! Je réalise tout le travail fourni pour avoir ces merveilles dans mon jardin. Bonne rentrée à vous tous !

  2. Très bon descriptif. Je suis un amoureux de rosiers. Je pratique l ecussonage sur du multiflora blanc depuis près de 30 ans avec un très bon pourcentage de réussite. Mes portes greffes sont déjà en place pour l année 2020 .

  3. je souhaiterais éventuellement acheter des rosiers chez vous , mais entât dans une terre calcaire je souhaiterais la liste de vos rosiers g-greffé sur porte greffe rosa lama , résistant plus au calcaire
    merci de votre retour
    cordialement
    eric cladiere

    1. Bonjour Monsieur Cladiere,
      Nos rosiers racines nues (soit de septembre à fin mars) sont vendus sur un porte greffe laxa.
      Il en existe de nombreux qui résistent au calcaire.
      Pour vous citer des exemples adaptés à vos goûts seriez vous nous donner plus de détails sur le style que vous recherchez ?
      Couleurs? Styles de roses (simples, à l’ancienne, turbinées…) ? Port du rosier (grimpant, buisson, arbustes…) ?
      Merci beaucoup.
      La Maison Guillot®

  4. Bonjour,
    Pour ceux qui recherchent des portes- greffes, je suggère de mutiplier rosa laxa par bouture, simple, ce pour quoi il faut s’armer de patience, le résultat est à la portée de tous les amoureux des rosiers.
    Je réussi aussi à me faire des supports pour rosiers tige. Il faut exploiter leurs rejets et en tirer profit
    A vous de jouer, bon courage.
    BW

  5. Bonjour, transmettre ses savoirs et ses propres « recettes de cuisine » n’entraînent pas un manque à gagner pour les professionnels. Bien au contraire. Cette preuve de « générosité » touche au cœur les amoureux des roses. Nous, amateurs, allons nous précipiter sur ces expériences extraordinaires qui vont déboucher sur de rares victoires (et beaucoup d’échecs) mais la Maison Guillot sera « greffée » dans nos cœurs. Donc une excellente idée … et un grand merci ! Anne

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